Francofolies de Spa 2014

Les Francofolies ont livré leur verdict pour cette année! 4 jours de soleil, de chaleur même, et puis, un dernier jour qui a fait grise mine mais qui n'a pas douché l'enthousiasme des fans.

Des jeunes pousses à suivre de près...
On a eu l'occasion de découvrir 2 des trois vainqueurs des Franc'Off et on ne le regrette pas du tout ! D'abord en embarquant dans le vol hip hop / funk proposé par les liégeois Old Jazzy Beat Mastazz, lauréats du 2e prix. Un concert bien enlevé qui nous a paru déjà très pro. Ils ont mis le public dans leur poche malgré la pluie, au point de faire assoir tout le monde dans l'humidité, puis sauter dans les flaques naissantes. A 14h30, chapeau!

Fantøme, les grands gagnants bruxellois, sont, eux, dans un tout autre trip en proposant un punk rock tout aussi efficace. C'est brut, carré, nerveux et clairement influencé par les Ramones qu'ils prennent en exemple. Une belle décharge électrique. pas étonnant que l'âme punk de Cali, président du jury de cette 20è édition, se soit laissée séduire!

Petit détour ensuite par le répertoire barré mais très classe de Benjamin Schoos, alors qu'il dédie une chanson à un cascadeur avant d'inviter la délicieuse Mademoiselle Nineteen à partager le chouette duo Je ne vois que vous. Sans toujours comprendre ses délires artistiques, on a toujours trouvé ce type très attachant.

Lavilliers, "Baron lundi"!

Pour la suite, place à de jolies mélodies. Celles de Cats on Trees d'abord, dont on continue de penser qu’ils ont trouvé la parfaite alchimie entre musique raffinée et populaire. En plus, ils sont très démonstratifs et Sirens call nous fait toujours autant tripper, que demander de plus?

La même question peut être posée au bel helvète Bastian Baker dont le show fut franchement convaincant. Même si plein de gens pourraient chanter aussi bien que lui, il a vraiment quelque chose de plaisant. Il est souriant, appliqué, étale sa culture en reprenant joliment American Pie de Don Mc Lean, et son groupe est bien balancé. Comme il connaît bien les ficelles de la scène, les jeunes filles (et leur mamans!) se laissent chavirer. On a été très agréablement surpris!

Entre les deux, aucune surprise. On savait à quel point Bernard Lavilliers sait s'entourer. Ses concerts sont toujours de pures moments de bonheur pour les mélomanes voyageurs (au moins dans la tête!) Entouré de musiciens orfèvres (dont 3 belges!), ils nous emmènent de Stand the ghetto à La Salsa sans oublier quelques titres de son dernier album Baron Samedi.

Son âme militante n'oublie jamais de saluer le travail des hommes et femmes de l'ombre avec Les mains d'or, une des plus belles chansons écrites sur la réalité ouvrière. Pas besoin du laminoir pour fondre pour ce spectacle qui fut, avec peut-être celui de M, le plus riche sur le plan musical.

Une édition moyenne mais quelques grands moments

C'est de bonne guerre, les organisateurs se montrent très satisfaits à l'heure du bilan: 170.000 personnes environs ont fréquenté les différentes scènes, les 3 soirées sur la scène Rapsat ont affiché complet avant l'ouverture, les Vitrines ont attiré beaucoup de curieux etc. Les différents paris semblent donc gagnés.

Parmi les habitués pourtant, on a beaucoup entendu parlé d'une affiche "moyenne" voire "peu emballante". Caprice d'aficionados blasés peut-être. Toujours est-il que les quelques têtes d'affiches estampillées "chanson", proposées jusqu'à l'année dernière par le dôme, nous ont vraiment manqué.

Au bilan des très bons moments, il y a ceux que l'on attendait: Julien Doré, M, Les Innocents (malgré quelques réserves) , Girls in Hawaii, Lavilliers... Puis les coups de cœurs inattendus: Hugo, Cheeky Jack, M Michèle et quelques autres. Pas une édition exceptionnelle certes, mais plein de plaisirs dans un festival qui reste cher à notre cœur depuis tant d'années, et où on est toujours tellement heureux de revenir!

A l'année prochaine donc!

François Colinet